Visiter le Laos ce n’est que du bonheur ! On jette sa montre et la vie s’écoule au rythme du Mékong. Avec nos euros le coût de la vie locale permet de passer un séjour à moindre frais.
Mais il est une chose que l’on ne peut acheter : c’est la Santé. Une chose est sûre, si l’on est gravement malade ou accidenté mieux vaut passer en Thaïlande ! L’espérance moyenne de vie y est de 56 ans. L’hygiène et la santé sont précaires et l’accès aux soins, pour la population locale, est un "luxe" car les services de santé « efficaces » se monnayent ...
En résumé, au Laos, mieux vaut être « riche et bien portant » que « pauvre et malade ». C’est au niveau de la santé que l’inégalité est la plus criante.
Avant que ne germe le projet de l’école, Bé voulait apporter une meilleure qualité de vie aux villageois, mais c’est une femme, native de Ban Na Teui vivant aux États-Unis, qui a fait le premier don pour le dispensaire.
En 2001, 12 piliers en béton, future ossature du dispensaire, s’élèvent au centre du village, près de la minuscule Mairie en bambou et de la majestueuse pagode “en dur”.
Il suffisait juste… de monter les murs, d’y poser une charpente, un toit, des portes, des fenêtres, d’aménager un bureau, une salle de soins, une salle de consultation et d’accouchement pour les habitants des villages alentours, soit 10 000 personnes.
Dessiné bénévolement par Kéo, architecte qui vivait au village (maintenant aux USA) et qui travaillait à Savannakhet dans une société de construction, et financé par la SIBAR (Société Immobilière du Bas-Rhin à Strasbourg) qui a permis la construction du bâtiment ainsi que l’aménagement intérieur, le dispensaire de Ban Na Teui a été construit en 2003 exclusivement par les artisans locaux et les villageois. Nous avons permis ainsi à des familles du village d’avoir quelques revenus.
C’est en présence des officiels de Savannakhet, mais aussi de M. Richard MISSLER, directeur de la SIBAR, de plusieurs membres de la société, que le dispensaire a été inauguré lors d’une grande fête en l’honneur des généreux donateurs, en février 2004.
Un partenariat avait été conclu avec le médecin chef du Ministère de la Santé du district de Savannakhet. Il devait y avoir des permanences assurées par un médecin et deux infirmières en poste.
Un stock de médicaments, apportés par tous les « falangs » (les français) venus au village en 2004, a été constitué. Deux infirmiers strasbourgeois et une préparatrice en pharmacie de la région parisienne ont motivé le personnel médical laotien en place, en organisant le conditionnement et la distribution des médicaments.
Malheureusement, dans l’année qui a suivi l’inauguration, ce responsable, médecin lui-même, décédait. Avec sa disparition le partenariat se réduisait à une infirmière en poste, puis à quelques permanences, puis à plus rien.
Néanmoins, à ce jour, outre les missions médicales venues de France (en 2004, 2006, 2008, 2010), le dispensaire fonctionne ponctuellement, et sert au corps médical de Savannakhet pour les campagnes de vaccination, les consultations de nourrissons ou autres dépistages organisés par le Ministère de la Santé. Les villages environnants sont invités à se présenter au dispensaire de Ban Na Teui.