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Le projet du collège c’est un peu celui de Niou, professeur à Ban Na Teui. Bien sûr c’est pour les 120 collégiens qu’il a été lancé, mais c’est aussi pour remercier une femme exemplaire dans son engagement. La construction rapide du dispensaire nous a donné le courage et l’ambition de cette nouvelle aventure.

En 1995, Niou est institutrice à l’école primaire. Elle participe activement aux travaux, fait la cuisine pour tous les “falangs” (les français) qui viennent régulièrement, et aide à toutes les organisations pour la construction et l’inauguration de la nouvelle école primaire.

En avril 2001, c’est la rentrée scolaire dans la nouvelle construction. Mais Niou est nommée au collège qui a été rafistolé avec les planches de l’école primaire ... Un peu frustrant non ?

Février 2004. L’idée fait son chemin. A l’occasion de l’inauguration du dispensaire, Bé annonce au village qu’un “vrai” collège va prendre place à côté des trois classes du baraquement en planches délabré qui fait fonction d’établissement scolaire. Non seulement le collège est dangereux, mais en plus il est dépourvu de toilettes et c’est dans les taillis voisins que la jeunesse va faire ses besoins naturels.

Octobre 2004, début des travaux. Bé, deux dentistes et six “longs nez” (les européens) viennent soigner les enfants du village. C’est à l’occasion de la première mission médicale que nous achetons les matériaux  et que professeurs et collégiens préparent l’emplacement.

C’est pour cette jeunesse, pour préserver les valeurs de ce peuple tellement attachant, que nous agissons, avec vous, grâce à vous, pour que Niou et ses élèves puisse s’asseoir dans une belle classe, dont elle rêve tant.

Les artisans du village, aidés ponctuellement par les villageois, ont entièrement construit le bâtiment à la main, que ce soit pour les fondations comme pour le béton. Aucun engin mécanique n’est intervenu. Ainsi, en donnant du travail aux locaux nous avons doublement aidé à l’amélioration de leur quotidien. 

Il a été inauguré en mars 2007 avec une bénédiction par les bonzes, un baci pour tous et une grande fête populaire au rythme du lamvong.

C’est maintenant une bâtisse de 44 m de long et 9 m de large avec 4 salles de classes, un bureau, une salle de réunion, une petite bibliothèque, une clôture, un portail et bien sûr des toilettes attenantes.

La société laotienne est synonyme d’entraide et de solidarité, et quand nous voyons les collégiens, filles et garçons, professeurs en tête, arracher les arbres, planter des piquets pour délimiter le futur bâtiment, transporter et aplanir la terre, cela nous laisse un peu perplexe…  Imaginez nos collégiens, aussi revendicatifs que “consommateurs” repeindre portes, fenêtres ou murs de leur classe ou encore tondre la pelouse et nettoyer les abords de leur cher “bahut”… Étonnant mais rassurant !

Ici vous ne rêvez pas quand vous voyez les élèves joindre les mains, les porter à hauteur du visage, en inclinant la tête, pour saluer respectueusement leur professeur quand ils quittent les cours…

Après la visite de nombreux groupes de « falangs » (les français), nous avons pensé qu’il pouvait être intéressant d’apporter aux villageois volontaires, jeunes et moins jeunes, les bases de notre langue. L’objectif étant d’ apporter « un plus » aux adolescents pour leur future vie professionnelle.

C’est en mars 2009, avec Sontha, ancien professeur de russe et d’anglais vivant au village, parlant un français très correct, que l’idée a été mise en place. 

Les cours se sont déroulés en 2 modules : tous les jours, du lundi au vendredi, de 16h00 à 18h00 au collège, après les cours, et de 18h30 à 20h30 au domicile du professeur que nous avons symboliquement indemnisé.

Après 6 mois de fonctionnement, faute de budget, les autres projets étant prioritaires, nous avons dû interrompre l’enseignement du français au village.